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Sous l'oeil de l'écorcheur
8 janvier 2013

Tentative bleue

J’essaye un truc à la con. Je préviens, parce que ça risque d’être nul (tiens, si le langage avait été inné, c’est mot pour mot ce dont j’aurai voulu prévenir, en naissant). 

Depuis un moment, je réfléchis un petit peu au Jazz. Vous savez, la musique avec des trompettes, des saxophones, du sublime et des nègres. 

Ca me donne du fil à retordre. Et pourtant, Dieu sait que j’ai oublié d’être con. Il suffit de voir comme je suis désespéré. 

Non, c’est surtout que j’ai l’impression que toutes ces notes, ces envolées, ces coups sur des peaux de tambour, échappent à mon langage. Sans doute est-ce parce que celui ci n’a pas les jambes assez musclées pour tenir la distance face à des génies qui avait l’embouchure de bois plus agile que ne l’est ma plume de pacotille.

Je réfléchis, et j’essaye de savoir un peu ce que c’est, le jazz. C’est pas possible que ça ne soit que des variations de pression et des vibrations d’air.

Ca me fait trop bander pour qu’il n’y ai rien derrière, mais je ne sais pas quoi. Ce qui prouve bien que c’est énigmatique, parce que, d’habitude, quand je bande, c’est aussi parce qu’il y a quelque chose derrière, mais je sais très précisément ce que c’est.

Du coup, je vais essayer de définir le jazz par des aphorismes. Aphorismes, c’est le mot trou-du-cul-pompeux que j’utilise quand je veux me payer le luxe d’écrire des phrases qui sont à la fois sans liens logiques entre elles, et sans aucun effort de grammaire dedans. Comme dans “Gouffre à suivre”, un peu plus bas, dont personne ne me parle jamais. Sans doute par tact, parce que c’est de la merde. Sans doute par dignité, parce que personne n’y pige rien. 

Qu’à cela ne tienne, je récidive. Et je vais essayer de le faire à fleur de lettre, sans  réfléchir, en balançant des mots comme ça. Comme un jazzman balancerait des notes. 

A partir de maintenant, vous pouvez mettre du Jazz très fort en lisant, comme je le fait en écrivant. Ca noiera peut être mon indigence littéraire dans un océan de belle musique. Surtout si vous voulez me copier jusqu’au bout, et que vous mettez Kind Of Blue. 

 Evans, puis Chambers. Davies. C’est parti.  

 

Le jazz, c’est le bruit que fait l’instant quand il baise avec l’infini. 

Le Jazz, c’est un solo d’amour sur un battement de cil. 

Le Jazz, c’est l’addition du temps qu’il faut pour rater son bus et aimer une femme.

Le Jazz, c’est une robe de soie qui glisse le long d’un dos, qui coince parce que le cul est furibond. 

Le jazz, c’est un rire de vieux monsieur sur un toboggan. 

Le jazz, c’est une lune sans nuit ni marée. 

Le Jazz, c’est le craquement de l’arbre qui tombe quand personne n’est là pour l’écouter. 

Le Jazz est la musique sur laquelle Dieu danse. Sur laquelle Dieu danserait, si il était nègre. 

Le jazz, c’est une course effrénée entre deux éphémères. 

Le jazz, c’est une langue écrite, lue, parlée, par les étoiles. 

Le Jazz, c’est la frustration de la pisse sur la lunette.

Le Jazz, c’est l’agonie de la Reine prise par un pion.

 

Le Jazz, c’est mieux que cette crotte poético-surréaliste. C’est déjà ça. 

Le Jazz n’est peut être que variations et vibrations, alors. 



Des variations d’éternité, qui font vibrer mon âme. 

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